Retour sur la SWEAT LODGE du 10 septembre 2011
La première Sweat-Lodge de la rentrée (*) a eu lieu dans des conditions exceptionnelles. Avec un ciel limpide constellé d'étoiles pour toile de fond et la pleine lune jaillissant de la colline pour illuminer la rivière de rayons argentés, le cadre a été parfait. Un hibou a lancé la nuit avec son hululement qui a transpercé le silence comme un signal.
Le feu s'est dressé dans les profondeurs nocturnes, léchant les pierres destinées au sacrifice jusqu'à les rendre incandescentes. Nous nous dressons près du feu, soutenant notre attente par la résonance mate des tambours.
Il y a quelque chose de grisant dans cette attente, comme un saut dans le vide riche de promesses. Quelques pierres éclatent au cœur du brasier et lancent dans le ciel une salve d'escarbilles exaltées, dignes d'un vrai feu d'artifice. Le feu nous parle. Certains en capterons peut-être les messages.
Puis vient l'heure...nous nous déshabillons, le cœur battant comme pour un rendez-vous intime et secret. L'entrée dans la hutte est saisissante. La moiteur accueillante et les effluves de sauge nous font pénétrer dans un espace sacré. L'heure est au recueillement, à l'intériorisation et à l'écoute de nous-même et de notre corps. Une ou deux prières, brèves, suffisent, et les premières salves de vapeur nous emportent dans une longue spirale d'une heure et demi au cœur de nous même. La montée en puissance des flux de vapeur agissent comme de profondes respirations issues de la terre pour emporter tout ce qui nous entrave. C'est une purification, dense, intense, où nos résistances habituelles cèdent une à une.
En sortant après chaque porte nous baignons dans une paix intemporelle, où tout semble basculer dans un état de conscience apaisé, nos perceptions sensorielles paraissent même modifiées et tout change en douceur. Nous nous fondons dans la nuit, avant de replonger avec délice dans la Sweat-Lodge.
La dernière porte dépose nos ultimes forces en offrande au souffle occulte qui nous berce et nous caresse. Nous sommes presque à bout, littéralement dédoublés, et néanmoins une forme de plénitude ailée nous pénètre.
La dernière sortie de la hutte ressemble à une nouvelle naissance. Nous nous dirigeons vers la rivière pour vivre un baptême fugace et voluptueux avec l'eau de la rivière, scellant définitivement l'accord avec les puissances régénératrices de la nature nocturne et de ses feux secrets.
Les retrouvailles autour du feu sont joyeuses, et le bonheur d'une bonne soupe savoureuse complète la fin de l'office. Bonheur et partage, pour un bienfait inégalable.
(*) Dans le sud de la France les feux sont strictement reglementés, donc il est préférable d'éviter de faire un feu de sweat lodge en période de sécheresse. Cette année la pluie est arrivée dès le 4 septembre et fut très abondante, levant tout risque d'accident au feu.
En marge de la sweat lodge, pour ceux qui veulent savoir à quoi ressemble un gnome :