BIVOUAC NATCHAM 2020 n°4 : Les POUVOIRS du CORPS
Ce Bivouac de fin août m'a permis de clôturer cet été avec une belle fluidité, et un sens accru par rapport à la petite mission dont je me sens investi depuis toutes ces années.
Complicité, simplicité, abandon, douceur aussi d'un petit groupe qui favorise une écoute et une disponibilité apaisante...
Les séquences habituelles, la Rivière, le Tompa, les peintures corporelles, les bains d'argile, la nuit, les veillées, le Tambour... que d'images, de sensations, de communion toujours avec cette sensation que chaque moment est unique et constitue un privilège rare, précieux, à savourer en conscience.
Le sacré s'invite de lui-même au coeur de la nature. Il favorise un ancrage, une connexion racine avec la terre qui permet d'ouvrir des canaux en nous.
La connexion-racine qui nous relie à notre force de vie est maltraitée par la vie moderne. Le stress, la vie hors sol loin de la nature dans le béton, les ondes artificielles (et nocives), la condensation d'énergies négatives dans des espaces restreints et toxiques au travail, dans les villes, dans les immeubles, dans les maisons est une source de perte énergétique qui épuise nos réservoirs naturels et accumule trop de matière psychique à destination du cerveau, au détriment de l'équilibre corporel !
Dans le cadre de nos bivouacs j'insiste énormément sur l'importance du Plexus Solaire, comment le vivifier, le remplir, et lui permettre de rétablir l'équilibre et de remplir sa mission d'accumulateur d'énergies au coeur de la nature...
Ici, dans cet écrin sanctuarisé de beauté et de force vive en pleine nature, tout est conçu pour nous reconnecter et nous permettre de rétablir quelque chose en nous. Nous avons besoin de la nature. Nous avons besoin d'être bien dans notre corps physique. Les pieds dans le sable, dans la terre, dans l'argile, dans l'eau, nous nous rechargeons, nous nous réalimentons, nous faisons appel à ce qui manque dans la vie moderne !
La Terre, l'Eau, l'Air, le Feu. Constamment, toute la journée, toute la soirée, nous nous connectons à la source de toute l'énergie qui règne dans la Nature.
Le fait d'être nus favorise cette imprégnation. C'est un choix qui permet d'offrir au corps des conditions privilégiées pour nous rééquilibrer en douceur par la prise de terre. Exposer les organes génitaux à l'air, à l'eau, au soleil, est une source de bien-être direct qui favorise la circulation des énergies et nous reconnecte à nos racines. C'est une libération énergétique naturelle qui permet d'être nus en confiance sans lien direct avec les fonctions génitales dans une symbiose entre la nature, notre corps et nous-mêmes...
Ceci demande en revanche d'être bien clair avec soi-même, en paix, sans équivoque. La pratique de la nudité demande une grande intégrité personnelle et une qualité d'intention qui tout en rétablissant la connexion avec les racines nous oriente vers le haut.
La finalité consiste en effet à recevoir les énergies subtiles, vivantes et vibrantes qui agissent dans l'éther de la nature avec le prana, le magnétisme, et tous les flux invisibles mais tangibles que les forces de la Nature distribuent.
Depuis toutes ces années j'ai constaté à quel point les chakras racines de la plupart des participants sont perturbés, congestionnés, encombrés. C'est pourquoi j'ai mis l'accent surtout ces derniers temps sur l'ancrage, la connexion à la force de vie à travers nos différentes activités axées sur la circulation des forces naturelles à travers nous. Le travail avec le Feu, le Soleil, la Terre (incluant sable et argile) permet de prendre un plaisir immense à cette investigation qui agit en profondeur sur divers plans.
De cette façon, nous rétablissons une certaine fluidité en nous. Les énergies circulent davantage. On sent que notre corps devient plus vivant, sensible, comme partie prenante de l'expérience d'immersion totale dans la nature.
C'est ainsi que des Hommes et des Femmes sauvages semblent renaître. C'est un spectacle magnifique que de voir des personnes arrivées plutôt décentrées, fragilisées, affaiblies et hésitantes prendre peu à peu conscience de leur pouvoir, de leur beauté, et se mettre jour après jour à disposition de la nature et d'eux-mêmes en se réancrant au corps, à la terre, dans un abandon confiant qui leur ouvre des portes jusque là inexplorées.
La flûte amérindienne, utilisée dans une perspective chamanique plus que musicale, permet de lancer des perches sonores à destination de l'invisible.
Le Tambour Chamanique est aussi un merveilleux outil de connexion, d'ancrage, et d'éveil tout simplement... Son potentiel semblent vaste et inépuisable, apte à nous faire lâcher prise en nous investissant de toute notre âme dans le moment présent par la puissance de la vibration et du rythme qui suscite les forces cachées en nous...
Le travail avec l'eau nous a amenés encore une fois cette année à la "Chambre de Fée" au sud de la forêt domaniale...Moments de communion intense, procurant le frisson indicible du contact avec les énergies les plus pures de l'onde, porte ouverte sur des royaumes méconnus qui laisse une sensation de bonheur, de légèreté, d'allégresse !
Car il est si évident que c'est le corps lui-même qui s'éveille à la magie de la Nature et en distille les bienfaits au contact de l'eau vive, du soleil, de l'air pur et enivrant. Si notre mental a du mal à lâcher et s'accroche à des peurs, des interrogations, des attentes stériles aussitôt le corps nous plonge dans l'évidence par la puissance des éléments et nous réintègre aux flux puissants qui le nourrissent...
De ce dernier Bivouac Natcham de l'année je garde un parfum inexprimable, des images inoubliables et la sensation d'avoir navigué avec grâce, sans cesse entre les racines et les ailes dont est doté tout natcham qui se respecte !