Source de Joie et mise en fréquence
Un des secrets des bivouacs que nous vivons chaque été, à mon sens, réside dans les bonheurs très simples que nous expérimentons. Un plaisir de tous les instants au cœur de la nature, loin des portables, des ordinateurs, nous tend les bras pour permettre une forme de réajustement naturel avec nous-même et avec les autres. En toute simplicité, dans le calme de la forêt et le murmure de la rivière, la vie nous invite ainsi à savourer chaque minute de cette parenthèse infiniment précieuse qui s’offre à nous.
Observer le ciel, écouter le chant de la rivière, frémir sous la brise qui descend de la montagne, sentir le sable et la roche tiède sous les pieds sont les petites ivresses de notre quotidien.
Tout ce qui nous est demandé est de profiter pleinement de chaque minute, d’être attentif à cette symphonie douce qui s’épanche tout autour de nous.
Comme des enfants gourmands, nous nous nourrissons abondamment des offrandes du lieu qui viennent spontanément à nous : baignades euphorisantes, bains dans l’argile, bains de soleil sur les rochers, flâneries émerveillées sur les sentiers frémissants, âtre crépitant du feu de camp qui réchauffe et rythme le quotidien, captage de l’eau de source sous les grands hêtres, repos et rêverie sous les frondaisons du campement…
La petite tribu que nous constituons est aussi une joie en elle-même. Une douce alchimie opère en nous, en écho à la mère-terre.
Sans forcer, au gré de la reliance que nous tissons de jour en jour avec le lieu, notre enthousiasme ouvre des portes. La nature agit sur nous bénéfiquement et instaure une confiance, un bien-être et une plénitude dont chacun d’entre nous profite abondamment.
Toutes les conditions sont alors réunies. Notre état de conscience s’est progressivement élargi, ouvert, notre état psychique faisant écho au ressourcement physique offert par la nature.
C’est ici que je peux évoquer un de mes secrets (et une de mes motivations) les plus intimes : le contact avec les fréquences les plus subtiles de la nature. C’est même la raison d’être de mes bivouacs. Car au-delà de l’apparence (une vie joyeuse et saine en pleine nature, une liberté sauvage et douce nous ramenant à l’essentiel), il y a aussi une aspiration pour vivre des états…magiques.
La clef du succès provient de nous, et de notre état de conscience. Ici tous les miracles semblent possibles…C’est une simple question de mise en fréquence. Certaines séquences peuvent être de bons catalyseurs (les séances dans l’eau, le tambour, les danses, les escapades sur les lieux particulièrement « habités », la veillée près du feu etc.), mais c’est aussi pendant les moments les plus simples (les petits moments de solitude intimes, par exemple en se brossant les dents !) que nous pouvons ressentir ce petit frisson de bonheur qui ne trompe pas.
Le lieu permet ainsi ce genre de choses : s’offrir en toute disponibilité à l’énergie de la nature et sortir des cadres de référence habituels pour goûter à autre chose. Écouter, ressentir, prier aussi d’une certaine façon. Et, d’une manière ou d’une autre, si on s’oublie avec bonheur pour s’aligner avec la modulation de fréquence des arbres, de la rivière et du ciel, il y aura forcément une rencontre. Avec nous-mêmes déjà, mais aussi avec cette onde mystérieuse qui parcourt tout le vallon, les bois, la montagne, et qui peut prendre toutes les formes.
Car la nature, pour qui sait oublier le fracas du monde humain, est ouvertement magique, souveraine, puissante. À nous aussi de quêter les bonnes fréquences et de ressusciter en nous toutes les promesses suscitées par notre présence dans ce sanctuaire.